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Léa Salamé et Ayman Mhanna : deux jeunes Libanais qui brillent dans le monde des médias

الاثنين 30 تشرين الثاني 2015


Nour Braïdy | L'Orient Le Jour 
30/11/2015

LA BONNE NOUVELLE DU LUNDI

Crise des déchets, attentats, coupures d'électricité, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.


Il est décrit par Leon Williams, président du Global Forum for Media Development (GFMD), comme « un des jeunes leaders du monde du développement des médias ». Elle est décrite par Laurence Bloch, directrice de France Inter, comme « une vraie et très grande journaliste », « rapide, tenace, efficace » et sachant « surprendre, séduire, dérouter ».
Le Libanais Ayman Mhanna, directeur exécutif de la Fondation Samir Kassir, vient d'être nommé, à 32 ans, à la tête du GFMD, une association internationale qui opère dans 100 pays avec plus de 350 organisations liées au secteur des médias. Il prendra ses fonctions le 1er janvier.
Mardi dernier, la Franco-Libanaise Léa Salamé, 36 ans, polémiste dans On n'est pas couché sur France 2 et intervieweuse dans L'Invité de 7h50 sur France Inter, a décroché le prix Philippe Caloni du meilleur intervieweur de l'année en France.
Ils ont répondu aux questions de L'Orient-Le Jour.

Ayman Mhanna : « J'aimerais contribuer à la modernisation du secteur »
Que représente pour vous ce nouveau poste et quelles sont, selon vous, les qualités qui vous ont permis d'en arriver là ?

Je n'aurais pas pu accéder à ce poste, au sein d'une organisation internationale, sans le succès de la Fondation Samir Kassir et du Centre SKeyes ces dernières années. La confiance de Gisèle Khoury (présidente de la fondation, NDLR) et le professionnalisme de toute l'équipe ont permis à la fondation de devenir la référence en matière de liberté d'expression au Proche-Orient et de bâtir des liens de partenariat avec les plus grandes ONG internationales du secteur. C'est ce succès qui a été un argument convaincant pour m'offrir la direction du Global Forum for Media Development.
Ce nouveau poste me permettra d'élargir mon réseau et de comprendre les nouveaux enjeux du secteur des médias au-delà du Proche-Orient où les gens sont particulièrement autocentrés. L'avenir des médias passe par l'interactivité, l'infographie, le traitement des données, la personnalisation de l'expérience du lecteur ou du téléspectateur. Malheureusement, ces sujets semblent éloignés de l'intérêt des journalistes de notre région, mais ils devront s'y faire. J'aimerais donc contribuer à la modernisation du secteur.

Face aux défis de notre temps, comment percevez-vous le rôle des médias ?
Un citoyen bien informé est l'ingrédient premier de toute démocratie. Cela suppose automatiquement des médias qui jouent à plein leur rôle d'information. Sans cela, il est impossible de demander aux responsables politiques de rendre des comptes, de comparer les projets politiques et d'exprimer leur opinion. Mais aujourd'hui, le monde des médias traverse une crise financière aiguë, partout dans le monde. Les seuls médias qui peuvent s'en sortir sont soit les grands groupes multinationaux, soit les tout petits médias hyperspécialisés. Pour assurer la survie des autres, bien comprendre et négocier le virage Internet, et en particulier celui de la big data, est essentiel. Les ONG spécialisées dans le développement du secteur peuvent aider, à travers la formation et la mise en réseau avec les développeurs techniques et les décideurs politiques, à condition que les patrons de media y mettent du leur et acceptent l'innovation.

Quel est votre prochain défi ?
Le prochain défi est l'organisation du Forum mondial des médias en septembre 2016 à Djakarta, en Indonésie. Plus de 400 professionnels du secteur s'y retrouveront pour penser le journalisme de demain. Mais d'ici là, mon défi est d'établir un emploi du temps flexible, qui me permette de réussir dans ma nouvelle mission au sein du GFMD, tout en gardant, à temps partiel, mon poste de directeur de la Fondation Samir Kassir.
 

Léa Salamé : « Notre responsabilité aujourd'hui est d'empêcher que le monde ne se défasse »
Que représente pour vous ce prix aux niveaux personnel et professionnel et quelles sont, selon vous, les qualités qui vous ont permis d'en arriver là ?

Ce prix est très important dans ma profession en France parce que c'est le seul. Il y a le prix Albert Londres pour les journalistes reporters, mais pour les intervieweurs, il n'y a que ce prix-là. L'interview est l'exercice noble dans le métier, et c'est ce que je fais tous les matins à la radio et le soir chez Ruquier. Caloni était un grand homme de la radio et ce prix me touche particulièrement parce que ce sont mes pairs, des gens que j'admire, qui me l'ont remis (le jury était présidé par Jean-Noël Jeanneney).
Je suis très honorée mais aussi un peu gênée parce que je me suis dit que ce prix arrive trop tôt : je suis jeune, j'ai mille choses à prouver et il y a d'autres journalistes qui méritent ce prix. Quant aux qualités, il m'est très difficile de parler de moi, j'ai trouvé que ma patronne (Laurence Bloch, NDLR) m'a décrite parfaitement en quatre mots : « À l'antenne comme elle est dans la vie : fonceuse, inquiète, fantasque, bosseuse. » Je crois que c'est juste, sinon moi je dirais : beaucoup beaucoup beaucoup de travail et de la passion.

Face aux défis de notre temps, comment percevez-vous le rôle des médias ?
Pour répondre à cette question, je reprendrai une phrase d'Albert Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »
Je crois que notre responsabilité aujourd'hui est d'empêcher que le monde ne se défasse, le monde libre et les valeurs auxquelles l'on croit. La responsabilité du journaliste est encore plus grande puisqu'il doit faire plus attention à ce qu'il dit et aux informations qu'il relaie. D'autant plus que nous sommes concurrencés par les réseaux sociaux, ce qui nous oblige à être plus vigilants, plus crédibles.

Quel est votre prochain défi ?
Je n'ai pas de prochain défi. Si on m'avait dit il y a cinq ans que je remporterais le prix Caloni à 36 ans, que je ferais partie de l'équipe du premier talk-show de France et que je ferais une interview quotidienne dans la matinale de Patrick Cohen, je ne l'aurais pas cru !




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