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Ziad Majed: «Ne surtout pas accepter ce chantage au chaos et à la terreur qui était déjà la stratégie d’Hafez al-Assad» - Entretien dans Libération

الاثنين 22 تشرين الأول 2012

Politologue, Ziad Majed met en garde contre une crise politique qui favoriserait l’embrasement - Recueilli par MARC SEMO

Chercheur et politologue libanais, Ziad Majed est professeur à l’Université américaine de Paris. Il a notamment publié en 2006 un livre sur le «printemps de Beyrouth» (non traduit).

 L’opposition demande la démission du gouvernement mais les capitales occidentales sont beaucoup plus prudentes. Pourquoi ?

En demandant la démission de Najib Mikati [le Premier ministre, soutenu par le Hezbollah, ndlr],l’opposition libanaise anti-régime syrien veut reprendre l’initiative. Elle est aussi poussée par la colère d’une bonne partie des Libanais qui exigent un changement des règles du jeu. Ceux-ci estiment qu’il n’est pas possible de continuer avec un gouvernement dont le Hezbollah, allié de Damas, constitue la force principale et qu’un assassinat de cette portée ne doit pas rester sans conséquences politiques. Mais à Washington comme à Paris ou même à Beyrouth, parmi des acteurs de premier plan tel Walid Joumblatt [leader druze, anti-Al-Assad], on craint que la démission de l’actuel gouvernement n’entraîne un dangereux vide politique. Sans Joumblatt, l’opposition ne dispose plus de la majorité parlementaire. Les règles constitutionnelles imposent en outre deux tiers de présents au Parlement pour voter la confiance à un nouveau gouvernement. Cela donne un pouvoir de blocage au Hezbollah qui, entre 2006 et 2008, avait pu paralyser les institutions. En outre, l’absence de gouvernement permettra au régime syrien de créer encore plus facilement des troubles dans le pays.

 Le régime de Damas mise-t-il sur une internationalisation de la crise syrienne ?

C’est une carte que Bachar al-Assad a commencé à jouer, notamment depuis cet été. Il y a eu des déclarations menaçant «un séisme pour toute la région» si le régime tombait. Il y a eu aussi des faits très concrets, comme l’arrestation à Beyrouth [par Wissam al-Hassan, tué dans l’attentat de vendredi]de l’ancien ministre libanais Michel Samaha, inconditionnel de Damas accusé d’avoir transporté des explosifs pour des projets d’attentats. Un autre signal a été la reconnaissance publique par le Hezbollah de l’envoi de ses combattants en Syrie. Ces déclarations ont été faites avec l’accord de Damas et, surtout, de Téhéran. Le pouvoir iranien est engagé à fond dans le soutien militaire et financier au régime syrien. Impliquer le Hezbollah et le faire savoir, c’est clamer haut et fort que jamais le pouvoir de Téhéran ne lâchera Damas et qu’il est prêt à la confrontation.

 Le Liban est-il le maillon le plus faible ?

Oui. Les Libanais sont profondément divisés par rapport à la révolution syrienne et ces divisions ne recouvrent d’ailleurs pas totalement les lignes de fractures communautaires ou religieuses. La majorité des sunnites et des druzes soutiennent la révolution. La majorité des chiites sont avec le régime. Les chrétiens sont divisés. D’où l’évidence du risque de métastases.

 Le Hezbollah peut-il être tenté de lancer des opérations contre Israël ?

Sur ce point, la décision appartient plus à Téhéran qu’à Damas et je pense que le pouvoir iranien veut encore garder cette carte en réserve. Le Hezbollah représente son principal moyen de rétorsion au niveau régional contre des attaques israéliennes. Mais il peut laisser Damas faire monter la tension au Sud-Liban, là où il y a les Casques bleus comme il l’avait déjà fait avec les deux attentats en 2011, au tout début de la révolution syrienne. Le régime syrien peut par ailleurs aussi activer des groupuscules palestiniens bien armés qui lui sont totalement inféodés.

 Que peut faire la communauté internationale ?

Ne surtout pas accepter ce chantage au chaos et à la terreur qui était déjà la stratégie d’Hafez al-Assad. Mais la clé est avant tout en Syrie. Washington comme Paris ou Ankara et la Ligue arabe devraient montrer la même détermination à soutenir l’opposition syrienne, y compris en lui envoyant des armes, que Téhéran et Moscou dans leur soutien au régime en place.

 




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