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Ziad el-Sayegh à « L’Orient Le Jour » : Il est impératif d’élaborer une stratégie nationale sur les réfugiés syriens afin d’éviter l’explosion

الخميس 6 حزيران 2013

Leur nombre fait l’objet de toutes les spéculations. Ils se comptent par centaines de milliers. Le flux de réfugiés syriens au Liban constitue, de l’avis de tous, un poids que le pays peut difficilement supporter à lui seul. Dans une interview à « L’Orient-Le Jour », Ziad el-Sayegh, fait le point de la situation et évoque les grandes lignes directrices de l’action que l’État devrait mener sur ce plan.

Quels sont les défis posés par la crise des réfugiés syriens au Liban et quels sont les défis qui se posent aussi à ces derniers ? 
Pour le Liban et au niveau politique, il est nécessaire d’unifier la position officielle, d’éviter de perturber les forces de sécurité, de dissiper les efforts de soutien internationaux, de perdre la confiance dans l’existence de l’État et de créer des tensions confessionnelles. Sur les plans diplomatique, arabe et international, il est impératif d’unifier le discours dans la politique étrangère, de renforcer l’approche juridique internationale, et de suivre sur le terrain le financement arabe et international. Tandis que sur le plan socio-économique, il faut profiter de l’efficacité des services, adopter la transparence dans la réception et la livraison des aides, et prendre garde à la pression exercée sur le marché du travail libanais et à l’aggravation du phénomène de la pauvreté et l’extrémisme.
En ce qui concerne les réfugiés, ils ont besoin de services humanitaires de base et d’assistance pour lutter contre la pauvreté, les troubles comportementaux, la propagation des maladies et des épidémies et la possibilité d’exploitation dans le cadre de la sécurité. En ce qui concerne le cas spécifique du Liban, plusieurs problèmes se posent, notamment la dispersion des réfugiés sur le plan géographique, l’inefficacité des services, l’absence de sécurité au niveau des frontières, la surpopulation dans les centres d’accueil, le caractère précaire de l’infrastructure, 
la distribution aléatoire de l’aide, et les risques de noyautage de la part de certains services de renseignements. 

Qu’a fait le gouvernement libanais jusqu’à ce jour dans ce cadre ? 
Le gouvernement libanais, qui est aujourd’hui un gouvernement démissionnaire, a approuvé, trop tard, un plan qui manque de précision pour aborder la crise des réfugiés syriens. Il est peut-être utile d’évaluer ce qui a été réalisé dans ce cadre à tous les niveaux, tandis que l’approche que je trouve nécessaire requiert plus de rapidité dans l’intervention de l’État du fait que les événements se précipitent, que ce soit au niveau du nombre des déplacés ou des défis auxquels sont confrontés aussi bien l’État libanais que les réfugiés eux-mêmes.

Comment percevez-vous l’approche de l’État libanais dans sa façon de traiter la question des réfugiés en provenance de Syrie ? 
L’État libanais ne peut plus ignorer les implications présentes et futures posées par le flux des déplacés syriens et palestiniens en provenance de la Syrie, que ce soit au niveau politique ou sur les plans humanitaire, juridique, socio-économique, ou de la sécurité. J’utilise à cet égard le terme déplacés-réfugiés parce que le Liban n’a pas signé la convention de 1951 et le protocole de 1969, en raison du lien entre la cause des réfugiés palestiniens et les résolutions 194 et 181, et pour insister sur le fait que le Liban n’est pas un pays d’asile. Dans ce cadre, nous devons prendre des mesures exceptionnelles à la mesure des défis posés par ce flux de déplacés tout en conciliant entre les droits et le côté humain, d’une part, et la sécurité et l’aspect de la souveraineté, d’autre part.

Sur quelle base ce plan doit-il être élaboré ? 
Les déplacés syriens et palestiniens en provenance de Syrie qui ont trouvé refuge au Liban pour échapper à la violence meurtrière constituent désormais un lourd fardeau pour le Liban, malgré une solide conviction libanaise qu’il faut assurer leur protection, tout en protégeant l’intérêt supérieur de la nation. Ce déplacement a de lourdes répercussions socio-économiques, ainsi que des retombées au plan de la souveraineté et de la sécurité, ce qui rend ce dossier lié à la sécurité nationale, à la stabilité et la paix civile au Liban, d’autant que la crise syrienne risque de durer longtemps. L’État libanais est invité, même tardivement, à faire face à ce problème d’une manière sérieuse, loin de l’approche traditionnelle, de l’improvisation et des désaccords politiques graves. De là l’importance de visualiser une approche sérieuse sur les plans démographique, géographique, socio-économique et politique, afin de contribuer à la consolidation de la stabilité au Liban.

Quels sont les fondements de cette stratégie ? 
Nous devons élaborer une stratégie nationale et un plan opérationnel basés sur l’efficacité, la transparence et l’intégration avec des objectifs de court, moyen et long terme, tout en tenant compte des besoins et en se fondant sur une vision cohérente, loin des réactions irréfléchies. À l’exception des efforts extraordinaires déployés sur ce plan par le président Michel Sleiman, une confusion est perceptible dans la gestion de ce dossier au niveau de l’État libanais. Cela apparaît notamment dans la différence entre le recensement des déplacés tel qu’établi par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), et celui établi par l’État libanais, sans parler de la classification des catégories de déplacés. Permettez-moi aussi de souligner que le clivage politique autour de cette question est régi par des point de vue subjectifs et par la démagogie, alors que nous avons besoin d’une plate-forme nationale commune autour de cette question.

Qu’en est-il, précisément, du clivage politique sur ce plan ? 
Je pense qu’il est impératif d’unifier le discours national, de tenir des consultations bilatérales et de lancer un plan national parrainé par la présidence parce que le président de la République, Michel Sleiman, est seul capable aujourd’hui de fournir une couverture politique à tout plan national. Nous avons besoin d’unifier l’approche diplomatique avec le monde arabe et la communauté internationale, et d’orienter la coopération avec la société civile et les organismes des Nations unies sur base d’un partenariat fondé sur des responsabilités partagées.

Quelles mesures concrètes suggérez-vous à ce sujet ? 
Je suggère d’établir une cellule nationale de gestion de crise composée de professionnels dans ce domaine, n’excédant pas 8 personnes avec des normes et des tâches spécifiques. Il faut définir les modalités d’un mécanisme d’action efficace et rapide avec une légitimité et une couverture juridique et politique. Il est nécessaire aussi de communiquer systématiquement avec les organismes concernés (ministères, UNHCR, agences de l’ONU, associations de la société civile, Délégation de l’Union européenne...).

Il faudrait aussi adopter une approche pratique au niveau national et unifier la gestion de la crise sous une couverture politique et juridique, unifier la terminologie et la vision nationale, effectuer une étude statistique, unifier les chiffres, adopter des mécanismes d’action pour les municipalités, identifier les zones géographiques d’hébergement avec précision, assurer leur contrôle sécuritaire, profiter des aides (aliments, santé, éducation), garder des registres et attribuer des cartes spéciales pour les déplacés, organiser leur entrée aux frontières légales, contrôler les frontières illégales, déterminer les besoins et coordonner les efforts d’intervention afin d’éviter la dualité et la dispersion des efforts et des financements (État, Nations unies, société civile), déterminer la qualité des aides et les bénéficiaires ainsi que les donateurs en se basant sur une approche pratique, élaborer des critères pour la sélection des ONG et déterminer les mécanismes permettant de travailler avec ces organisations, approuver le financement et adopter un mécanisme pour évaluer le travail et un mécanisme de coordination clair avec les organismes des Nations unies, en particulier le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). 

L’État libanais, en partenariat avec les Nations unies, doit finaliser les méthodes d’intervention à partir de sa responsabilité souveraine, et adopter un concept souverain de sécurité pour approcher les réfugiés dans des régions géographiquement déterminées et dans toutes les régions où ils sont présents. Il est nécessaire d’étudier les répercussions économiques, en particulier au niveau du marché du travail et des services éducatifs et de santé, en développant un concept pratique pour le partage des charges avec les pays arabes et en préparant la phase qui suivra l’arrêt des combats.

En conclusion, les Libanais doivent éviter de répéter les erreurs du passé. La crise des réfugiés en provenance de Syrie, même si elle est différente de la cause des réfugiés palestiniens, peut présager de répercussions négatives si l’équilibre entre le respect de la dignité de ces personnes et la protection de la souveraineté de l’État n’est pas pris en considération.

 

Par G. C. - L'Orient Le Jour




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